CARENCE EN OLIGO-ELEMENT : quelle analyse ?

16 avril 02:04

QUELLE ANALYSE POUR IDENTIFIER UNE CARENCE EN OLIGO-ELEMENT EN GRANDE CULTURE ?

 

Le printemps est propice à l’apparition de carences en oligo-éléments en grandes cultures, surtout du fait de l’instabilité climatique (températures, ensoleillement, humidité…) de cette période et de la sensibilité du végétal en pleine croissance. Ainsi, la carence en zinc sur maïs va être favorisée par un sol froid, alors que celle en manganèse, qui semble de plus en plus fréquente, par un manque d’humidité au contact de la graine (sol soufflés) ou des racines.

De nombreux autres facteurs peuvent provoquer l’apparition de symptômes visuels sur la plante, sans être directement d’origine nutritionnelle : ravageurs, maladies, phytotoxicité, adventices… Le diagnostic est souvent difficile à établir. Chaque espèce présente aussi une sensibilité particulière comme l’indique le tableau ci-dessous. Par ailleurs certaines carences seront indirectes, par exemple un manque d’azote va diminuer l’efficacité interne du fer ou du manganèse.

 

Sensibilité des cultures aux manques et carences en oligo-éléments :

L’analyse de terre peut aider à cerner l’élément minéral concerné, mais son véritable intérêt est de donner des informations pour les anticiper. Elle doit se lire à 2 niveaux : l’oligo-élément est-il suffisamment présent dans le sol mais, surtout, est-il suffisamment disponible ? On connaît bien l’accentuation des risques de carence en manganèse, zinc, bore, cuivre ou fer en sol calcaire à pH élevé mais d’autres informations sont également à prendre en compte (par exemple forte teneur en matière organique augmentant les risques de carence en cuivre ou sol caillouteux – filtrant accentuant les risques de carence en bore ou manganèse). L’analyse de terre, en tant que telle, n’est pas très prédictive pour certaines carences, mais peut le devenir si on la relie aux conditions climatiques et aux pratiques culturales.

L’analyse de végétal est l’outil nécessaire pour faire un diagnostic fiable, surtout en comparant les teneurs en oligo-élément entre des plantes saines et des plantes atteintes, pour faire abstraction des références, souvent difficiles à établir sur des végétaux à évolution rapide. Sinon, il sera important de prélever à des stades repères bien identifiés : par exemple pour les céréales à paille : mi tallage à début montaison (plante entière), épiaison (plante entière), floraison (2ème et 3ème feuille sous l’épi). AUREA AgroSciences se tient à votre disposition pour répondre à vos questions sur les stades et protocoles de prélèvement et pour vous aider à la lecture des résultats.

Dégâts d’une carence en manganèse sur céréales allant jusqu’à la destruction de la plante (Source ARVALIS – Institut du végétal)

Il est important de préciser que la notion de carence implique l’apparition de symptômes visuels et d’effets négatifs importants sur la culture. Avant cette phase, existe l’état de subcarence (pré-carence) où le déficit en tel ou tel oligo-élément est présent dans le végétal mais sans symptômes visuels clairs ; cela ne signifie pas, par contre, qu’il n’y ait pas d’effet négatif sur la culture, notamment en pertes de rendement par rapport au potentiel. C’est à ce niveau que les analyses de sol et de végétal prennent tout leur sens, comme outils d’anticipation.

 

Alain KLEIBER
Référent nutrition végétale / cultures pérennes
AUREA Agrosciences

Mot(s) clé(s) : analyse de sol, analyse végétal, carence en manganèse, carence en oligo-éléments, identifier symptôme plante,