QUAND FAUT-IL REALISER VOS PRELEVEMENTS DE SOL?

L’été est une période idéale pour faire des analyses de terre mais lorsque les sols sont secs, il est parfois difficile de faire les prélèvements dans de bonnes conditions… Alors quand faire les analyses de terre ? Et les résultats varient-ils au cours de l’année ?

• Quelle est la période idéale pour faire des analyses de terre ?

Les analyses de terre physico-chimiques peuvent être réalisées toute l’année, contrairement aux reliquats d’azote à réaliser principalement en sortie d’hiver ou après les récoltes. L’été est donc une période favorable pour prélever les analyses de terre physico-chimiques après la récolte des céréales à paille et des colzas. Pour les cultures de printemps (maïs, tournesol, betteraves, pommes de terre…) il est préférable d’attendre l’automne ou l’hiver pour des raisons pratiques de déplacement dans les parcelles.

• Est-ce que les résultats d’analyse de terre varient au cours de l’année ?

Seul le pH peut varier de façon significative durant l’année : jusqu’à un point de variation dans les sols faiblement tamponnés à dominantes acide. Le pH eau atteint généralement son point bas à en l’été puis remonte pour atteindre son point haut au cœur de l’hiver (le pH KCl varie de la même façon). Cette variation est principalement due aux apports d’azote ainsi qu’à l’activité biologique du sol qui démarre au printemps. A noter que dans les sols calcaires, les pH basiques varient très peu. La teneur en certains oligo-éléments comme le manganèse peut également varier sous l’effet de l’oxydoréduction (teneurs pouvant être basses en sol sec et pouvant être élevées en sols humides, voire excessives en sol asphyxié).

• Quelles précautions prendre lors du prélèvement ?

Plusieurs règles simples sont nécessaires pour réaliser un échantillon de terre de qualité :

1. Où prélever ? Choisir une (ou plusieurs) zone homogène et représentative (dite zone de référence) de la parcelle à analyser et réaliser 15 carottages sur chaque zone de référence. Ces carottages seront réalisés sur un cercle de 20 mètres de rayon, cercle dont on va géoréférencer le centre à l’aide d’un GPS, l’objectif étant de pouvoir revenir sur ce cercle lors des futures analyses de contrôle. On recommande de réaliser en moyenne une analyse de terre chimique pour 5 hectares tous les 5 ans
2. A quelle profondeur faut-il prélever ? La profondeur de prélèvement recommandée se situe entre 20 et 25 cm, généralement à la profondeur de travail du sol. En cas de sol non travaillé, attention à ne pas superficialiser le prélèvement. Le respect de la profondeur de prélèvement est particulièrement important car elle peut influencer les résultats d’analyse : un prélèvement trop superficiel risque par exemple de sur évaluer le % de matière organique du sol (surtout en sol non travaillé) et inversement un prélèvement trop profond risque de sous évaluer le % de matière organique (même chose pour le phosphore qui est un élément peu mobile dans le sol) . C’est la raison pour laquelle en conditions sèches, nous sensibilisons nos préleveurs à cette problématique et nous les équipons de tarières adaptées. La profondeur de prélèvement, au même titre que sa position géographique, doit impérativement être enregistrée et faire partie des éléments qui accompagnent les résultats d’analyses dans les systèmes d’informations.
3. 3. Attention à la pollution des échantillons : quelle que soit la période choisie pour réaliser les analyses de terre, il faut veiller à ce que l’échantillon ne soit pas pollué par un apport récent d’engrais ou d’amendement. Nous recommandons si possible d’intervenir avant les apports de fertilisants et au cas échéant d’attendre deux mois avant de faire les prélèvements.